L'alimentation Chrono-biologique 2 : Pourquoi ?

Chrononutrition

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Pour ce second article consacré à l’alimentation chrono-biologique, voyons plus en détail comment et pourquoi appliquer ce principe.

Afin de rester clair et synthétique, les explications seront données sous la forme du déroulement d’une journée type, dans l’ordre chronologique.

"Manger comme un roi le matin, un prince le midi et un mendiant le soir"

Le petit déjeuner

Le repas du matin est déterminant. Les protéines seront utiles pour synthétiser des neurotransmetteurs comme la dopamine qui va permettre d’avoir un effet booster matinal.

C’est la clé de contact en quelque sorte. La noradrénaline et l’adrénaline dont un des précurseurs est la tyrosine, est aussi issue des protéines animales ou végétales. Le matin nous sécrétons des protéases nécessaires à la digestion des protéines. 

Petit déjeuner chrononutrition

Les glucides eux seront surtout utilisé sous forme de sucres à IG bas, car au réveil la sécrétion de cortisol est à son pic maximum, puis le pic d’insuline qui s’en suit, permettent dès le réveil l'apport d'énergie nécessaire à tous les organes en activité.

En cas de consommation excessive de sucre (qui plus est si raffiné ou à IG élevé) cela va augmenter de façon instantanée la sécrétion d’insuline et donc générer un apport trop important dans la circulation sanguine.

Et c’est dans ce cas de figure que nous parlons du « coup de barre » de la matinée, car on entraine systématiquement une alternance entre énergie et fatigue en consommant du sucre quand le besoin s’en fera ressentir. C’est un cercle vicieux qui fatigue le foie, le pancréas et favorise le surpoids. 

Quant aux lipides, la sécrétion de cortisol est suivie d’une forte sécrétion de lipases. Donc en apportant les bons gras le matin, comme certains fromages, des œufs, du beurre, on empêche à l’organisme de stocker la graisse et on lui fournit de l’énergie pour la journée.

Ces gras saturés et mono-insaturés vont être transformés tout au long de la journée en gras polyinsaturés, indispensables à la reconstitution cellulaire pendant la nuit, de tous les tissus organiques et musculaires de l’organisme.

C’est en effet pendant que l’on dort que se produit le phénomène d’anabolisme, à savoir l’ensemble des réactions chimiques de synthèse moléculaire. Cela sera aussi nécessaire pour la régulation du cholestérol par exemple.

Le déjeuner

À midi, le repas est dense, riche et nourrissant avec de la viande ou des œufs, accompagnés de féculents. (il est tout à fait possible d'adapter pour les personnes ayant choisis un régime végétarien).

Cela donne au corps le moyen de se remuscler, car c’est le moment ou l’organismes a besoin d’énergie et où il assimile le mieux les protéines grâce à une sécrétion importante de protéases. 

Déjeuner chrononutrition

Pour les glucides, présent dans les féculents sous forme d’amidon par exemple, nous sécrétons à ce moment de la journée des amylases, enzyme digestives nécessaire à leurs digestions.

Le besoin énergétique de l’après-midi nécessite un glucide à IG bas exclusivement, que l’on retrouve majoritairement dans les céréales, à choisir complète ou semi-complète pour apporter une énergie constante, mais aussi dans les tuberculineuses.

Ils facilitent aussi l’assimilations des protéines. Il est important d’éviter les desserts. En effet la digestion des protéines est longue et diffuse tout l’après-midi les acides aminés produisant une énergie en continu sans sensation de faim.

Rajouté trop d’aliments, qui plus est sucrées, en plus de perturber notre glycémie, cela reviendrait à encombrer et perturber notre système digestif, et donc à ne plus recevoir normalement ces acides aminés. 

Enfin, les lipides sont encore digérés grâce à une sécrétion de lipases encore présente mais à partir de 14h, le cholestérol n’est plus synthétisé et le surplus est stocké.

Attention aux graisses saturées et à leurs modes de cuisson, qui vont fixer du glucose (surtout les sucres à IG haut) sur les protéines et ainsi provoquer la glycation de celles-ci. (ou la caramélisation si vous préférez)

Elles ont une action inflammatoire et oxydative au niveau des reins, avec risque d’insuffisance rénale. Elles sont aussi une cause d’artériosclérose et de vieillissement des tissus. C’est une des raisons pour lesquelles la consommation excessive de protéines est facteurs de maladies, si elles sont consommées dans de mauvaise condition.

Le "gouter"

Repas crucial, car il permet de chasser la fatigue de l’après-midi, on consomme des aliments sucrés comme par exemple des fruits frais et secs, et même du chocolat à condition qu’il soit noir et peu sucré.

Il doit absolument être pris au moment du retour de l'appétit. S'il est pris trop tôt, les pics de cortisol et d'insuline viendront après et déclencheront la faim.

A ce moment de la journée, la sérotonine harmonise les deux hémisphères du cerveau et favorise la détente et la bonne humeur. Elle se transforme en mélatonine active en fin de journée en fonction de la lumière.

Sa synthèse se fait à partir du tryptophane et il faut le reconstituer en permanence. Celui-ci est présent dans les protéines, mais fragile et détruit à la cuisson.

Il franchit plus facilement notre barrière digestive et hématoencéphalique grâce aux glucides de la collation.

Pour réguler sa faim et éviter le grignotage, il est nécessaire d’avoir un apport suffisant et bien assimilé de tryptophane. L'apparition d'un petit pic de cortisol provoque une sécrétion d'insuline nécessitant l'ingestion de sucres à IG élevé et IG moyen, pour éviter le déstockage des protéines et compenser la fatigue liée au fonctionnement des organes. 

Les glucides sont donc assimilés au mieux à ce moment de la journée, sans risque pour le pancréas. Le tryptophane est aidé par un sucre de qualité seulement ! 

Enfin pour les lipides, la présence de bons gras permet de réguler les glucides. On peut donc associer quelques oléagineux ou un carré de chocolat noir pour un effet profitable à notre organisme. Mais sans excès, car à cette heure la : on stocke !

Gouter chrononutrition

Le dîner

Dîner chrononutrition

Le faible pic de cortisol fait qu’il n'y a pratiquement plus de sécrétions digestives, ce qui ralentit considérablement l'assimilation des aliments.

Le repas se voudra donc léger, principalement composé de légumes. C’est un repas possible sans protéines. Mais si besoin selon l’appétit ou l’intensité de la journée, on préférera une protéine légère comme un poisson blanc par exemple (facultatif) et des légumes ou crudités, dont la digestion, facile pour l’organisme, permet de préserver le sommeil. 

Vers 18h l’organisme passe en anabolisme (stockage des nutriments pour la réparation cellulaire nocturne). C’est pour cela que les glucides sous forme de sucre sont à éviter le plus possible. En cas de consommation, l’insuline sollicitée, retarde l’action de l’hormone de croissance et empêche l’élimination nocturne des graisses et la réparation des tissus.

Pour les lipides, on peut consommer des graisses riches en oméga 3 utiles à la réparation cellulaire et à la cicatrisation des tissus. Bien qu’il soit préférable de ne pas consommer de graisse pour éviter une forme de stockage, n’ayant plus de lipases suffisamment actives à ce moment.